Le Parquet national antiterroriste annonce lundi avoir requis la mise en examen et l'incarcération de trois personnes, dont l'ex-compagne de Salah Abdeslam, pour "association de malfaiteurs terroriste" en vue de la préparation d'un attentat, à trois jours du dixième anniversaire des attentats du 13-Novembre.
Salah Abdeslam, seul survivant des commandos djihadistes, condamné à la perpétuité incompressible en juin 2022 en France et incarcéré à la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), n'est pas mis en cause dans cette information judiciaire, précise le PNAT dans un communiqué.
Outre Maëva B., qui est séparée du détenu et n'entretient plus de relations avec lui depuis avril dernier, deux autres personnes, placées en garde à vue le 7 novembre, sont soupçonnées : un homme de 20 ans, "nouvel époux religieux demeurant dans l'Isère", et "une mineure de 17 ans demeurant dans l'Hérault".
Au total, le PNAT a ouvert lundi deux informations judiciaires, l'une pour ce projet d'action violente, l'autre pour "recel d'objet illicite remis à un détenu et complicité, association de malfaiteurs délictuelle de droit commun".
Dans ce dernier dossier ouvert en janvier 2025, Salah Abdeslam a été placé en garde à vue deux fois la semaine dernière - mesures ensuite levées - pour la détention d'une clé USB qui lui aurait permis de transférer de la propagande djihadiste (organisation Etat islamique et Al-Qaïda) sur son ordinateur.
"FASCINATION POUR LE DJIHAD"
L'ex-compagne de Salah Abdeslam, placée en garde à vue pour ces faits le 4 novembre, devait être mise en examen également dans cette affaire. Elle a reconnu "avoir acquis une clé USB, l'avoir chargée de propagande djihadiste et fait remettre à Salah Abdeslam au cours d'un parloir", précise le communiqué du PNAT. Le PNAT ajoute que Salah Abdeslam fera l'objet d'une mise en examen ultérieure pour ces faits.
Des supports numériques saisis au domicile de la jeune femme dans le cadre de cette enquête ont mis en évidence, "outre sa radicalisation certaine et une fascination pour le djihad", plusieurs "discussions ou recherches relatives à l'élaboration d'un projet distinct d'action violente, sans lien avec Salah Abdeslam".
"Salah Abdeslam est une figure symbolique. C'est le seul survivant du commando des attentats du 13-Novembre. Mais dans les faits qui lui sont reprochés, il n'est pas mis en cause dans un projet d'attentat", a déclaré la directrice générale de la Sécurité intérieure, Céline Berthon, lundi matin sur RTL.
"C'est un individu qui demeure radicalisé, convaincu de l'idéologie mortifère qu'il a suivie pendant des années et qui l'a conduit à passer aux actes. Nous n'avons pas de raison de penser qu'il soit impliqué sur des réseaux d'une autre nature", a-t-elle ajouté.
La directrice de DGSI a réaffirmé que la France maintenait "une posture de vigilance" face à la menace terroriste, qui "existe encore", mais qu'une menace "concrète [n'avait pas été] identifiée pour le 13 novembre".
Voir également:
Dix ans après, le trauma des attentats du 13-Novembre reste entier nL6N3WI0WM
(Rédigé par Sophie Louet, édité par Tangi Salaün)

1 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer